Medi And The Medicine Show - Concert L' Olympia (Paris) 2006

Medi And The Medicine Show - Interview 2007

Medi And The Medicine Show - Concert Le Zenith (Paris) 2007

Medi And The Medicine Show - Concert Le Zenith (Paris) 2007

Medi And The Medicine Show - Concert L' Olympia (Paris) 2009




Interview

Medi And The Medicine Show - Interview - Pierre Derensy


Medi sort un premier album et son histoire pourrait se retrouver en première page de tous les magasines qui cherchent à faire croire aux contes de fée. Repéré sur une plage, il tique dans l’œil et l’oreille de Dave Stewart (qui finit par produire son 1er album), voyage initiatique à Londres pour humer l’air frais de la pop anglo-britonne et multitude de rencontres formatrices et d’expériences musicales riches et diverses.

Pierre :
Alors comme ça on casse une corde en plein milieu d’une chanson ?
Medi :
Je te jure que cela ne m’arrive jamais. Je l’ai écrit d’ailleurs dans mon blog, j’aime bien raconter ces petites histoires dans la grande histoire pour un peu montrer que ce que je fais est très naturel et les pieds sur terre. Je suis un musicien qui sort des bars et des cafés-concerts. D’habitude, quand on parle des chanteurs, c’est pour savoir qui sort avec qui ou évoquer un moment musical, moi j’essaye de parler de Medi l’être humain à qui il peut arriver des tuiles ou des moments géniaux comme tout le monde en traînant, quelque part.
Pierre :
Dès 15 ans tu donnais des concerts?
Medi :
Oui, même que je crois avoir débuté à 14 ans. Comme j’étais mineur, mes parents m’accompagnaient partout. Mon père est sociologue donc rien à voir avec l’idée de vivre à travers moi ses envies manquées de devenir musicos, mais il m’a fait écouter les Stones et d’autres groupes et cela dès 4 ans. Ma mère aussi m’a beaucoup soutenu. Je leur dois tout ce que je suis. Je pense qu’ils sont fiers de moi mais même avant l’étape du disque. Bon là, ils m’ont entendu à la radio alors ça prend encore une autre ampleur.
Pierre :
Tu t’exiles sur Londres assez jeune également, comment se passe ta vie là bas ?
Medi :
C’est marrant parce que pour moi je suis parti à Londres dès l’âge de 16 ans. Bien avant de m’y installer réellement à 20 ans. En fait j’ai rencontré Vasco avec qui j’écris depuis plein de chansons à Nice, et il m’a fait baigner dans la culture pop anglaise car il habitait Londres. Je suis allé plein de fois chez lui pour m’imprégner de ce qui se passait outre-manche. Jusqu’au jour où je suis allé habiter là bas car il avait une chambre en collocation chez lui.
Pierre :
Ta rencontre avec Dave Stewart est un véritable conte de fée ?
Medi :
On peut dire que cela pourrait être un bon film, un film hollywoodien ou londonien ! (rire) ce qui est marrant dans cette rencontre c’est que les gens pensent que je suis parti à Londres pour rencontrer Dave alors que je revenais en vacances à Nice pour jouer un peu avec des potes et je l’ai simplement rencontré sur une plage privée pendant que l’on donnait un concert. Il m’a vu jouer, il m’a simplement dit de lui rendre visite à Londres quand je voulais. Comme j’y habitais, 2 semaines plus tard j’étais chez lui pour discuter de chansons sans vraiment penser à ce qu’il m’aide dans le milieu.
Pierre :
Quand tu as commencé ton album tu pensais que Dave allait produire ton disque ?
Medi :
Non, au début quand il écoutait ce que je faisais et au bout d’un moment il m’a simplement dit que j’étais prêt à enregistrer. Ensuite il m’a dit « bon bhen je vais te le réaliser ton album » et voilà c’est tout. Je n’ai rien demandé. On se comprenait bien. Ce disque a été fait dans 2 appartements, à la maison même si c’est Dave qui le produit. Les studios énormes sont arrivés au moment du mixage. J’ai joué de la batterie dans ma chambre. Et lui là dessus il a mis en avant ce que je savais faire en me laissant libre de mes choix. Il disait lui même qu’un producteur n’arrivait pas avec la dictature des sons. Il l’a bien fait. C’était ce que je voulais dire à l’époque.
Pierre :
Il y a eu un décalage entre la réalisation et la sortie de l’album : tu es déjà en train de préparer l’avenir ?
Medi :
Le disque est sorti depuis 3 mois et on a du boulot pour le faire tourner mais je ne m’arrête plus d’écrire. Après ça va être une question de planning. Si cela ne tenait qu’à moi, le prochain sortirait dans 3 mois.
Pierre :
Tu as aussi été choriste de U2 ?
Medi :
Ca été tout à fait par hasard encore ! Ca fait partie de ce fameux film qui continue. C’est une suite (rire). Un jour Dave m’appelle et me dit qu’on a besoin de moi quelque part pour une émission. C’était après les attentats du 11 septembre et U2 avait besoin d’un choriste sur la chanson qu’ils interprétaient. Du coup ensuite, j’ai fait quelques trucs avec eux comme Top of the Pop, mais c’était juste poser une voix 2 minutes et cela n’avait rien à voir avec ce que je faisais personnellement. Evidement, quand tu es dans le sillage de Dave Stewart, ses copains sont tous des mecs comme ça. T’es dans son salon et t’as Denis Hooper qui débarque et qui vient manger un poulet frite pour causer de la vie. Ce sont des gars totalement normaux. C’est ce qui est autour qui donne l’impression de mythe. U2 c’est une multinationale mais ils parlent de leurs gosses.
Pierre :
Ca a collé avec ces artistes car tes affinités musicales correspondent aux leurs ?
Medi :
C’est marrant parce que U2 était venu une fois me voir dans un bar jouer. Bon ils sont resté 2 chansons car après ils ont crées une émeute mais ils m’ont vachement encouragé en me disant simplement que ce que je faisais leur rappelait leur début à Dublin et que cela leur manquait.
Pierre :
Tu es très seventies ?
Medi :
Oui mais finalement je me suis rendu compte que mon disque sonnait comme ça après coup. Bon après quand on me demande ce que j’ai dans ma collection de disque c’est effectivement : Jimmy Hendrix, les Doors, Led Zep, Nina Simone, les Stones…J’écoute aussi de l’éléctro, j’ai besoin de bouffer de la musique tout le temps. J’ai fait des choses avec Emilie Simon. J’adore son univers. A un moment donné, j’ai été dans son sillage car je faisais un peu de guitare avec elle, notamment sur son troisième disque et si tu l’écoutes, son éléctro prend des allures de rock vintage. C’est important de grandir par ces rencontres, connaître la musique que tu as envie de faire, les expériences que tu veux tenter. L’idée aussi que tu as la chance en faisant ce métier, de pouvoir changer ton fusil d’épaule du jour au lendemain et pas parce que je sais pas ce que je veux, mais plus parce que je pense que tout est possible et que la musique est très variée.
Pierre :
Cet album c’est 12 titres qui se conjuguent parfaitement?
Medi :
Les 12 que j’ai chopés c’était pour avoir un son cohérent. Après j’ai mis les plus efficaces au début. Ensuite je me suis peut être plus lâché dans ce que j’aime (rire).
Pierre :
Il y a un titre en français et il arrive en ghost-track ?
Medi :
A l’époque où j’habitais en Angleterre, je ne savais pas si j’allais le sortir en France. L’ingénieur du son a chopé cette chanson que je travaillais. Le français c’était le clin d’œil pour faire savoir ma nationalité. Car beaucoup de journalistes en promo en France commencent les entretiens en anglais.
Pierre :
La seule « french touch’ » de ton disque c’est de porter l’accent sur les paroles contrairement a beaucoup de groupes anglo-saxons qui ne font pas preuve d’originalité et préférent axer leur chansons sur le son brut ?
Medi :
Il y a une culture que j’aime dans la littérature anglaise c’est la simplicité des mots. Bob Dylan ou Lou Reed c’est de la poésie. Bon, c’est sur que je ne travaille pas dans le rock n’roll des Strokes car j’avais envie qu’il y ai des histoires, ou tout du moins des images dans mes paroles. La plupart du temps elles parlent de moi ou de Vasco.
Pierre :
C’est quoi ce Medicine Show qui accompagne Medi ?
Medi :
Ce sont les musiciens du disque, dont 4 que j’adore qui sont avec moi sur scène. Medicine Show c’est un collectif. On se permet n’importe quelle péripétie dans les morceaux et ça tu ne peux pas le faire si tu n’as pas entièrement confiance aux autres. J’ai du mal quand je vois un disque et c’est beaucoup dans la variété française de voir que l’artiste n’a presque rien fait sur l’album mais que c’est son nom qui frappe, alors que j’ai fait presque tout sur ce disque, tout du moins beaucoup de choses, mais j’ai quand même envie de mettre à l’honneur mes collaborateurs. Ce n’est pas un groupe mais je ne peux pas dire que je sois seul sur ce projet. Les intervenants de cuivres par exemple c’est une touche en plus
Pierre :
Sinon c’est quoi cette manie de te comparer à Jésus ?
Medi :
(rire) C’est fou ! tu sais que même quand j’ai la barbe rasée et que j’ai les cheveux plus courts c’est pareil ! (rire).