Dick Rivers - Festival Les Terre Neuvas 2006

Dick Rivers - Chronique Album "L'Album" 2006

Dick Rivers - Chronique Album "L’Homme Sans Age" 2008

Dick Rivers - Interview 2008

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Chronique Album

Dick Rivers - Chronique Album "L' Album" - Pierre Derensy


Il y a une tendresse particulière qui flotte au dessus de Dick Rivers. On se dit que dans une réalité parfaite il aurait du chanter « Cœur de Rocker » ou « On a Tous Quelque chose de Tennessee », que justice aurait été faite s’il avait rempli les stades de France, qu’avec lui on aurait peut être plus rigolé à la fête de mariage en reprenant « Rio-Grande ». Ces titres et tant d’autres qui parlent de l’autre côté de l’Atlantique étaient pour Rivers et personne d’autre. Autant les 2 autres yé-yé (Smet et Moine) peuvent paraître idiots et inadaptés dans les tiags de chanteur made in US post sixties, autant Dick a quelque chose qui nous oblige à le respecter. On pourrait parler de pitié mais je préfère de loin intégrité. Dick n’a jamais prospecté pour Optique 2000 avec sa énième nouvelle femme. Fidélité aussi à un style, une musique qui perdure malgré la fin des années plaisir.

Ce nouvel album, celui du retour, du come-back, ressemble à un film en cinémascope où le héros, un cow-boy fatigué, dégrossi par des années de vache maigre, se présenterait face caméra avec un couché de soleil en toile de fond.. Accompagné de mercenaires venus lui prêter colts et tambouilles fortes sur un 13 coups médiatique, il est et restera jusqu’à la mort l’anti-mode qui fera renaître les rouflaquettes et la banane dans nos cœurs.

L’autocritique et l’analyse que ces jeunes gens de la nouvelle génération de la chanson française (M, Biolay, Mickey 3D ou Miro) font de cette vieille carne un fruit encore vert ou simplement mur pour la récolte des félicitations. De son vrai nom : Hervé Fornéri par sa voix grave et juste, est un vrai puriste qui trouve enfin le holster à sa hauteur. DK est un interprète dont l’instrument old-school vintage vocal sait faire sonner les mots et les guitares dans une actualité immédiate rappelant l’age d’or du King. Mitch Olivier plus à l’aise depuis quelques temps avec le hip-hop réalise un disque à la carte. Le menu est alléchant. Fini Austin pour l’enregistrement ou Nashville mais bonjour gaieté d’ICP sur Bruxelles.

Qui serait capable de chanter « Ode à Dick » et parler de lui à la troisième personne comme Delon en sachant pertinemment ce qu’il fait. Personne ! Qui pourrait causer d’Elvis sans être ridicule : Dick. Qui saurait poser son organe vocal sur une biguine « Ma Doudou » composée par Mathieu Boogaerts sans prendre un coup de bâton sur les doigts : Dick et toujours Dick. Mickey 3D a peut être décomplexé de toutes ses tares la baleine Dick comme il avait su le faire avec Jane Birkin. Nous avons devant nous un vrai chanteur populaire qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il interprète des balades à la fois tristes et émouvantes comme « Tout se consume » et « La Nuit » ou « Je Vis sur une Ile » avec des guitares caressées au tesson de bouteille. L’album cohérent de ce caméléon capable de s’adapter à divers style prouve que le poids des années est une bénédiction. Il faudra donc avec cet opus, remettre les pendules à l’heure et s’imaginer que le petit niçois devenu grand se porte comme un charme et nous le fait savoir. Dick is Black. Sombre et lumineux. Walk the Line all over your life Dick !