Chronique Album

Yxxy - Chronique Album "L' Un dans l' Autre" - Pierre Derensy


Je ne connaissais rien de « YXXY » et pour avouer la chose, avec un nom de scène aussi difficile à frapper sur un clavier (vous ne savez pas quel calvaire c’est quand il s’agit de ne pas oublier un « x » ou un « y »), je désirais me soustraire à la chronique hebdomadaire qui m’échoit tout les lundis matin.

Avec beaucoup de réticences et un rien d’obligation patronale, je me suis quand même forcé à mettre l’album dans ma chaîne hi-fi. J’étais déjà là, prêt à copier ma chronique de « GRRR» le film des Robins des Bois en essayant de prononcer « YXXY » (chez moi ça fait « IXI ») en modifiant « acteur » par « chanteur » et « imprononçable » par « détestable ». Mais je crois que dès la première chanson « C’est pas Pour de Vrai » je me suis mis à aimer cet album qui mélange des sons électro avec une voix de chanteuse pour bordel ambulant.

Lascive, érotique, gémissante et hurlante sur « Viens » on rentre dans son univers avec délectation et les mots orduriers ou massacreurs, s’échappent de votre tête pour ne plus écrire que des louanges (ou essayer) afin de complimenter ces rythmes bizarroïdes et rendre le chroniqueur totalement mordu à ces 14 titres intéressants.

Proche d’une Emilie Simon sans rentrer dans le cliché Bjorkien, la musique industrielle d’YXXY (en faisant des recherches j’ai appris que c’était une bien jolie personne de sexe féminin prénommée Anne-Sophie) lance l’onomatopée sur le devant de la scène pour un chant de sirène où elle dit en experte nocturne « Je voudrais qu’on ai de la tendresse pour nos colères et nos accès de folie ».

De la folie il y en a plein dans ce disque, des os, des cubitus qui pointent au dessus de la chaire, de la brutalité malaxée sous forme de tendresse dans un cirque royal pour humanoïdes enfermés dans des clapier. Hypnotique, psychédélique, des samples piquants pour exalter le parfum de la rose « YXXY » qui éclot comme par magie en plein hiver.

Ce disque est de la sueur de clown qui fait couler son rimmel sur sa face triste d’auguste. La fée clochette baroque et barrée en compagnie de son alter ego Boris « Saoulaterre » nous montre que l’un dans l’autre, les préjugés sont faits pour tomber les clichés.

A l'avenir si vraiment vous avez encore du mal à formuler ce nom de scène vous pouvez transvaser « YXXY » dans « Magistral » c’est du tout pareil.