Chronique Album

Valerie Leulliot - Chronique Album "Caldeira" - Pierre Derensy


Valérie Leulliot pourrait être une nouvelle arrivée dans le paysage de la chanson française. « Autour de Valérie » cela aurait un certain charme question nom de groupe. Mais comme cette artiste faisait déjà la pluie et le beau temps pendant plus de 10 ans d’ Autour de Lucie, il est inutile de la bizuter pour son premier album solo.

Bien souvent, au moment de l’émancipation : quand il s’agit de reprendre son patronyme sous le bras et de tenter l’aventure d’un dessein plus personnel, ces illustres inconnus décident de tout modifier pour bien surligner le changement afin de se (re)faire un nom. Modifier l’emplacement des meubles, elle l’a toujours fait. Ce n’est pas nouveau. Toucher aux compositions acoustiques dans le cartable car non-maîtrisable en grand comité, elle s’y est déjà attelé.

Leurrer l’auditeur par des titres éléctro en lieu et place des pop songs aussi. Alors pourquoi ? Car un cycle qui se termine en appelle un nouveau, qu’une rupture consommée est le prémisse d’une nouvelle histoire d’amour. Et c’est une vie sans fin qui tourne. « Caldeira » pourtant n’est pas le disque d’une femme seule.

En compagnie de Sébastien Lafargue (déjà entendu dans la dernière combinaison d’Autour…), avec un texte de Miossec en cadeau : « Mon Homme Blessé », elle fait le tour de la question en petite naturaliste débarquée sur une île enflammée. « Caldeira » signifie chaudron en portugais et s’impose comme vocabulaire courant quand il s’agit de décrire un phénomène d’implosion.

L’on retrouve donc des volcans, des terres brûlées, des introspections brûlantes immédiatement contrebalancées par la fluidité de musiques liquoreuses comme sur « Un Endroit » ou par le rythme d’une guitare folk de « L’eau du Gange », sans oublier éparpillé un peu partout dans le lichen des percussions sud-américaines.

Ce qui reste constant depuis le début, c’est la voix familière de cette chanteuse atypique et plaisante. On l’attendait « Au Virage » et grignotant la ligne blanche, mais ce n’est que « L’amour Désormais » qui tient la route.