Chronique Album

Un Conte de Noel - Chronique Album - Pierre Derensy


Inutile de revenir sur la passion que je porte à Arnaud Desplechin. Attaquons nous à la musique qui accompagne ses images. Bien (trop) souvent une bande originale de films a 2 solutions : présenter un empilage de titres connus ou proposer à un compositeur d’entièrement décorer mélodiquement un film.

Chez Desplechin, c’est la somme des 2 qui fait figure de choix. La subtilité du jeu des acteurs dans ce « Conte de Noël » équivaut à celui de la musique. C'est-à-dire que pour chaque scène importante, se greffe une musique appropriée.Qui est soit l’œuvre de Grégoire Hetzel (déjà présent pour embellir « Rois et Reines ») qui n’a jamais été aussi bien inspiré, composant une musique classique et classieuse pour cette symphonie familiale ou par quelques pépites qui vont d’Otis Redding, The Generation, à Mendelssohn sans oublier la découverte d’un artiste folk français totalement inconnu jusqu’alors : Gaspard Royant et son somptueux « The Big Sleep ».

Comme l’éclectisme est un art délicat et que Desplechin mélange dans ses films la comédie et le tragique, il est incroyable de retrouver en bonne place et pour rehausser le groove : Mr President Feat Mr Day dans une réinterprétation de « Love & Happiness » d’Al Green, tout comme le hip-hop scratchy de J.Medeiros et Joe Beats pour « King Of Rock Bottom » ou une pièce de musée jazz intitulée « Lotus Blossom » de Joe Henderson.

26 gouttes de pluies pour sécher nos larmes de pleurs ou de rires face à ce chef d’œuvre cinématographique.

Incontournable BO en tout cas.