Chronique Album

Pat Bol - Chronique Album "Et Peluches si Affinités" - Pierre Derensy


Si vous êtes comme moi, il y a des jours sans. Des moments de spleen totalement plombants. De ceux qui vous clouent au lit. La musique jusqu’à présent m’a toujours permis de m’en sortir et le disque de « Pat’Bol » est d’un secours charitable pour éviter les antidépresseurs.

Deux options sont possibles quand raisonne, dans la ruche, le bourdon : soit s’enfoncer encore plus avec quelques airs bien lestants de Mano-Solo ou de Miossec et se dire que le malheur des uns pourrait faire le bonheur des autres si l’on avait leur compte en banque, soit accepter que la vie est une perle, qu’il suffit de faire reluire par un coup de baguette magique ou un disque salutaire.

Le chiffre 13 porte bonheur grâce à « Et Peluche si Affinité » et pourtant c’est pas faute d’avoir les deux pieds dans la merde. Je vous assure que ce disque est à mettre entre toutes les mains des mal-appréciés. On (car je m’inclus dedans) se retrouve du début à la fin avec au moins maintenant un ami dans la vie. Quand il chante « Le Mec de Mon Ex » ou « Mais Qu’est ce Que tu Fous à Poil » c’est parole d’évangile et retour à l’envoyeur de celui qui l’entend et le comprend.

Car il y a de la subtilité dans son disque. Beaucoup plus fin et travaillé que ce que l’on pourrait, au premier abord, penser. Subversif, rebelle à tous les biens-pensants et les moralistes sérieux du moulage dans une société calibrée (cf « Aspartam), Pat’Bol est une chance à saisir d’urgence.

Un roman français populaire où les mélodies ont un cœur gros comme un melon d'eau gratuit en grande surface. Cet adultescent est une sorte de Didier Super gentil, un Gérald Gentil super qui se fait une petite croisière dans le régressif assumé.

De son vrai nom : Patrice Deceuninck, grâce à des petits rythmes enjoués et des textes où l’allitération loufoque cache de vrais trésors, est une science de la bonne humeur. Salsa, salé, sucré, vif, farandolesque, il refuse la loi de Murphy car sa tartine atterri toujours du bon coté de la galette et de son album.

Introspectif dans le café au lait de grand-mère, il chasse les idées noires et devient vite indispensable pour faire perdurer cet état de protection face au cafard. Allons vite le saluer en concert au théâtre de Poche de Béthune le 19 Janvier. Assurément il y aura du monde au balcon. Je vous promets avec lui : sous les pavés il y a la plage.