Chronique Album

Maya Barsony - Chronique Album "Femme d' Exterieur" - Pierre Derensy


Peut être que Photoshop a beaucoup aidé pour réaliser la pochette de Maya Barsony, ou peut être que cette jeune femme, qui n’est pas textile, s’est envolée sur un trampoline pour le cliché gravant visuellement son disque. Mais justement le cliché : bombasse sans pudeur est inapproprié au vu de ces 11 titres très particuliers.

Prenez une jambe de Camille pour l’univers musical, un bras de Constance Verluca pour le cynisme et laissez lui pointer des seins pour qu’elle se fasse une place canon toute particulière qui sera photocopiée et pompée par les artistes en manque d’imagination.

Car Maya butine sur un disque où elle mélange une plume libertine, malicieuse et des rythmes qui circulent du yé-yé trash (Benjamin Biolay n’a donc rien inventé) au groove sexuel via « La Pompe à Diesel ».

Dans un gimmick toi tarzan et moi Jeanne, elle se veut « Chitah », animal donc mais bestial pour être avant tout une femme libérée qui peut aussi faire de l’homme un objet de désir. Rempli de petites programmations languides pour des métaphores fruitières sur « Laisse Couler », la libido de Barsony est parfois contrariée sur « Dis Moi » mais c’est toujours elle qui attache les autres aux radiateurs.

Et quand « P’Tits Boulots » fait rimer intérim et frime, sa voix fait penser à une blues-woman qui maîtrise son sujet. Parce qu’avec son air de ne pas y toucher, elle aligne les critiques de tout un système en botox et c’est un régal de l’entendre discrètement descendre avec le concours de Brigitte Fontaine, une femme de philosophe sur « La Beuglante ». Maya Barsony est une punk, rebelle tel Claire Diterzi.

La descendante parfaite de Cléopâtre. Car quel nez mais aussi quel ventre, quel cul et quelle voix.