Chronique Album

Bertrand Betsch - Chronique Album "La Chaleur Humaine" - Pierre Derensy


Beaucoup de gens se souviennent du single « Pas de Bras, Pas de Chocolat » qui avait permis à Bertrand Betsch de participer au Prix Constantin et aux Francofolies de la Rochelle. Ce troisième album lui avait autorisé aussi de garnir sa palette musicale en excitant ses textes d’ accents reggae, jazz, folk, pop ou électro. Réussite oui, mais qui ne l’a pas empêché d’être remercié par son ancienne maison de disque. Nouveau contrat, pas le temps d’être dans l’embarras : Pias est là. Voici donc « La Chaleur Humaine » enregistré avec Hervé Le Dorlot complice de toujours, ce disque est sinon délicat, au moins réconfortant. Thématisé autour des relations humaines, Betsch qui était plutôt le triste sire de la fête avec des ruptures contées et racontées dans ses disques précédents, prend le risque ici d’évoquer la joie de vivre en couple, l’envie (malsaine pour lui peut être) de séduire son auditeur par le coté gai du personnage qu’il s’est crée, et s’était jusqu’à présent interdit d’évoquer.

« Les Gens qui s’Aiment » où la séparation frise l’hystérie, « Romane » tendu à l’heavy métal brutal, « Ho les beaux jours » un titre courageux , « Au cinéma » qui implore et demande la passion pour retrouver les effets bienveillants du sentiment amoureux. Toujours enclin à nuancer les prédestinations, à obliquer dans un double sens comme sur « Mon Ami ».

On boit beaucoup sur le disque de Betsch, on se touche les mains, la vie est belle dans la majorité des chansons comme sur « Ce Ventre Là » mais par chasteté intellectuelle ou personnelle, il cache cette idée du bonheur dans une ombre de mélancolie, prenant sur certains titre une voix féminine en chorale pour démontrer qu’à 2, c’est vraiment mieux.